Les cris du jour ou l'écrit du jour ? C'est peut-être le texte de la semaine (et pourquoi pas de l'année ?!!!!)
directement sorti de mon inspiration poétique, où chacun est libre de traverser la frontière entre fiction et réalité...
Bonnes lectures !

dimanche 30 avril 2017

Festival slam TERRE HAPPY DES FORTS REVEURS

Ne manquez pas la 2ème édition du festival THFR qui aura lieu du 17 au 20 mai à Valence !



jeudi 13 avril 2017

Écrire un silence #2

Écouter le vide
Le laisser parler
Distiller ses paroles
Les laisser goutter
Dessiner sur la page quelques rides
Regarder vieillir le temps
Et se souvenir quand il était enfant
Petit il était si bruyant
Et pourtant si silencieux en dormant
Si lent
Si lent ce souffle s’échappant de sa bouche entrouverte
Si lent ce rêve qui fuit de ses lèvres
Si lencieusement
Vers les cieux en chantant du bout des ailes
Tel un oiseau de nuit passant sans bruit
Si lent ce vent qui caresse les cimes endormies
Et vient pousser mollement les nuages en troupeau indifférent
Laisser s’effilocher leur laine
Dont on tricotera des mitaines
Pour réchauffer les mains engourdies
Si lentes ralenties de froid
Si lancer les doigts au bout des bras les réchauffera
Écouter le vrombissement de l’air
Dans le battement de ces moulins à vent
Et si l’anse permet de porter le seau
Apporter de l’eau pour un thé bien chaud
Écouter le silence de l’eau qui bout
Ce si lent bloublou
Puis ces slurps si doux
Bondissants sur les crépitements
D’un tapis de braises posé sur le sable mou
Écouter le silence du désert
Si plein de sons
Si plein de chants
Enveloppant
Si lent
Si lentement 


Atelier d’écriture, Saint-Georges-les-Bains, jeudi 13 avril 2017
où j'avais proposé d’écrire un silence.

Écrire une page blanche #3

Écrire une page blanche
C’est comme construire une montagne
Poser un glacier dessus
Le laisser fondre
Couler en torrent sur ses flancs
Rebondir en rivière à ses pieds
Et s’étaler en fleuve dans sa plaine
Viennent alors pousser autour des prairies
Des forêts et des marais
Peuplés de petites et grosses bêtes
Qui se font la chasse et se cachent
Lorsqu’il fait mauvais temps

Écrire une page blanche
C’est d’ailleurs parler de la pluie et du beau temps
De la température qu’il fait dehors et dedans
De l’humeur du moment

Écrire une page blanche
C’est partager des émotions
Des morceaux de sons
Et des paquets de sens

Écrire une page blanche
C’est échanger des idées
Des recettes et des chansons
Se laisser porter par un texte
Laisser glisser en nous toutes ses notes
Sucrées poivrées épicées

Écrire une page blanche
C’est partir sur la route de la soie
Tout en restant chez soi
Aller davantage vers soi
Pour mieux rencontrer les autres

Écrire une page blanche
C’est ouvrir en grand ses fenêtres
Pour que les courants d’air
Remuent-ménagent tout dedans
Que les meubles se retrouvent cul sur tête
Et que les idées pleines de poussières se mettent à faire la fête

Écrire une page blanche
C’est se laisser sonner les cloches
Papoter avec l’épicier sur la place
Regarder les chiens qui passent
Prendre le temps pour ce qu’il est
Et se réjouir du retour des hirondelles au printemps

Écrire une page blanche
C’est laisser la vie faire ce qu’elle veut
Arriver à l’improviste
Et se dire qu’elle a bien raison
Que ça ne pourrait pas être mieux



Atelier d’écriture, Saint-Georges-les-Bains, jeudi 13 avril 2017
où j'avais proposé d’écrire une page blanche.

mercredi 12 avril 2017

Écrire une page blanche #2

Blanche
Elle l’était
Vierge et pure comme une rose
Puis ma plume s’est posée sur elle
Et elle ne l’a plus été
Blanche
Telle une ombre déambulant sur la page
Ma plume s’affairait à en faire toute une affaire
Elle était là pour ça après tout
Faire la lumière sur cette affaire
Révéler l’histoire
Toute ? Peut-être pas
Il importait bien sur de garder quelques mystères
De laisser vivre des secrets dans l’obscurité de l’imaginaire
Certes cette page avait pour vocation d’accueillir et de faire naitre le texte qu’elle allait porter
Mais certains aspects ne devaient pas être dévoilés
Ma plume le savait
La page le pressentait
On lui avait annoncé
Toute petite alors qu’elle n’était que fibre de bois
Elle avait su
Elle n’avait pas le choix
Mais elle avait accepté de toute façon sans hésitation
Et ce jour était enfin arrivé
Au fur et à mesure que les lettres apparaissaient
Qu’elles s’assemblaient
Que les mots se posaient sur le papier
Que les phrases prenaient leur sens
La page sentait la plume la chatouiller
Certaines lettres la caressaient
D’autres la piquaient
De même des mots la flattaient
Tandis que d’autres l’interrogeaient
Fort heureusement
Ma plume ce jour-là était de bonne humeur
Et avait décidé de se faire douce
Si douce qu’il arrivait que la page courbant le dos
L’entrainait parfois dans quelques glissades inattendues
Soudain elle se plia en quatre
Puis en huit
Et en douze
Formant un écrin pour la plume qui s’endormit instantanément
Alors la page en profita pour prendre la direction des opérations
Ondulant habilement
Elle portait l’encre là où bon lui semblait
Le texte qui lui avait été jusqu’ici imposé
Devenait son terrain de jeu
Sa liberté
Le monde lui appartenait
Tout était possible
Elle enchainait les descriptions et les portraits
Rien ne pouvait retenir son exploration
Elle visitait des forêts enchantées
Rencontrait des oiseaux fabuleux
L’un d’eux l’observant manipuler sa plume lui déclara :
« Hé ! Mais c’est à moi ça ! »
Il claqua du bec et récupéra son bien puis s’envola à tire d’ailes
La page regarda l’oiseau s’éloigner
Et au lieu de s’apitoyer sur cette soudaine absence
Elle pensa
« Ho, elle reviendra ! »


Atelier d’écriture, Crest, mercredi 12 avril 2017
où j'avais proposé d’écrire une page blanche…

Écrire un silence #1

La tentation est grande
De ne rien écrire
Ne rien écrire et attendre
Laisser passer le temps les idées
Écouter le vent
La tentation est grande
De ne rien écrire
Mais comment m’y résoudre
Ça m’est physiquement impossible
Mon poignet prend les commandes
Mes doigts se saisissent du stylo
Et sur le papier s’enchainent les mots
Aucune idée préconçue ne viendra imposer sa volonté
Que ce passe-t-il dans ce cerveau
Quelle volonté anime ce texte qui s’imprime
Le silence je le garde pour la méditation
Pour la sieste et la nuit
Alors je le chéris le vénère et le cultive
Mais ECRIRE
L’injonction est trop puissante
Je ne résiste pas et je plonge
Quitte à raconter n’importe quoi
Ce qui me passe par la tête
Advienne que pourra
Alors le silence se remplit
Le vide disparait
Ha tiens en voilà une idée
Est-ce que j’écris pour ça
Combler le vide
De peur d’y tomber
De peur d’y sombrer
De peur de m’y dissoudre
Toujours est-il que je ne peux pas m’y résoudre
La vie sans doute
Ou une vieille croyance peut-être
La nature a horreur du vide dit-on
Existe-t’il seulement le vide
Je m’en vais le demander au silence


Atelier d’écriture, Crest, mercredi 12 avril 2017
où j'avais proposé d’écrire un silence…

lundi 10 avril 2017

Roucoulement

Toujours le même roucoulement tranquille.
Mon grand-père marchait ainsi, d'un pas roucoulé tranquille. Une sorte de bossa nova semblait porter ses pas.
J'aimerais tant trouver ce rythme là.