Les cris du jour ou l'écrit du jour ? C'est peut-être le texte de la semaine (et pourquoi pas de l'année ?!!!!)
directement sorti de mon inspiration poétique, où chacun est libre de traverser la frontière entre fiction et réalité...
Bonnes lectures !

samedi 28 avril 2012

Apaise-moi

Apaise-moi
Couche-moi
Serre-moi dans tes bras
Embrasse-moi
Caresse-moi
Caresse-moi
Emmène-moi
Adoucis-moi
Arrondis mes angles
Calme mes eaux
Fais-moi flotter
Berce-moi
Coule-moi en toi
Berce-moi
Berce-moi
Evadons-nous
Avalons-nous
Envolons-nous
Planons
Devenons oiseaux
Devenons plumes
Devenons feuilles
Vent
Eparpille-moi
Océan
Dissous-moi
Terre
Effrite-moi
Feu
Embrase-moi

Etincelle parmi les étoiles
Ilot vibrant sur l’horizon
Accoste-moi

Accoste-moi

jeudi 26 avril 2012

Avec ou sans G

Poème « équestre » dédicacé au licol sans nom...

Ça galope, ça galope, ça  alope
La nuit s’est arrêtée et ma tête raisonne de ce pas grossier
Ça  alope, ça galope, ça galope
Mon cœur s’emballe à tout rompre et je ne parviens pas à suivre cette cadence infernale
Ça galope, ça  alope, ça galope
J’ai tenté de m’affranchir du joug de mon labeur, de sortir de l’ornière
Mais j’y suis maintenu d’une poigne de fer par ma cavalière
Ça  alope, ça galope, ça  alope
Parviendrai-je à m’en extraire ? à lui faire lâcher la bride ? à desserrer la sous-ventrière qui me serre le bide ?
Ça  alope, ça  alope, ça galope
Je ne me ménage pourtant pas à la tâche
En retour je reçois mépris et coups de cravache
Ça  alope, ça galope, ça  alope
Avec ou sans G ?
Vais-je gérer ou continuer à errer ?
Et si on allait au pas ?
Ce serait plus léger ?

mercredi 25 avril 2012

J’irai moi-même

Le bout du monde dans les bouquins passe encore
Le bout du monde sur un écran ça craint
J’irai moi-même
Mes oreilles n’en croiront pas leurs yeux

Des cochons d’Inde rôtis
Des lamas pas contents
J’irai moi-même
Mes tripes en rient d’avance

Nos yeux éblouis par la puissance des geysers
Nos cœurs chahutés par le panache des baleines
J’irai moi-même
Mes souvenirs en rêvent déjà

Les routes je vous les écrirai
Les rencontres je vous les partagerai
J’irai moi-même
Et je vous emmènerai avec moi

Enrhumé

(un haïku de malade)

Soudain l’air s’emplit d’un épais coton
Mes oreilles ne voient plus qu’un mot sur deux
Emmuré derrière de lourdes portes de bois

mardi 24 avril 2012

Rêver c'est sûr

Regarde-moi quand je te parle
Baisse les yeux quand tu me regardes
Baisse le ton
Baisse la voix
Baisse les yeux
Baisse les bras
Baisse ton froc
Baise ta foi
Baisse ta garde
Baisse les armes
Baisse ci
Baisse là
Labes amdullah
Passe ton chemin
Passe la main
Passe le joint
Pas ceci
Pas cela
Comment ça se passe pour toi
Chasse le spleen
Chasse les rois
qui cassent les prix
Tire la chasse
Et barre-toi
Barre à tribord
Barre à bâbord
Tire à gauche
Tire à droite
Tire à gauche
Tire à gauche
Vise d’abord
Faut de l’espoir pour y croire
Du courage pour changer
Du temps pour oublier
De la folie pour tout casser
De la sueur pour reconstruire
De la distance pour rêver
Du cœur pour aimer
Des cailles pour les blés
Des arbres pour les prés
Des rires pour rayonner
Des caresses pour ressusciter

dimanche 15 avril 2012

Libérer

Assez

Assez d’obsessions
Assez d’envie de tout changer
Assez de ne pas savoir par où commencer
Assez de ne pas se satisfaire de ce qui est
Assez des jalousies
Assez des envies
Assez des si t’avais su
Assez des t’aurais fait comme si

Assez

Et si tu mettais tout en boîte ?
Et si tu prenais tes cliques et tes claques ?

Flashback
Après avoir suivi le mouvement
Après avoir laissé venir
Après avoir été donneur de leçons
Après avoir tenté l’engagement
Tu te libèrerais dans l’action ?

Cherche au fond
Cherche l’émotion
Cherche la voix
Trouve ta voie
Suis-la
Apaise-toi
Ou restes-en-la
Affronte
Résiste
Libère toi

samedi 14 avril 2012

Estampe / Estompe

Estampe

Tache d’encre sur tes lèvres
Bleuies par les phares
Nuit noire

Clé à molette sur la banquette
Une trompette en cafard
Du sang sur ton cuir

Au loin les gyrophares
Puis concert de pétards
La balade s’arrête là pour toi

Trop tard



Estompe

Sensible à fleur de peau
La justice en obsession
Le courage en bandoulière
Une vie comme un cri d’escargot

La laisser pousser ou la couper
La fleur
Courir après, la dépasser ou la laisser filer
La justice
Le prendre par les cornes ou l’étouffer
Le cri

Attraper l’horloge
Laisser s’estomper les cercles sur le miroir
Suivre la voix
Ecouter la vie
Agir à vue

vendredi 13 avril 2012

Hic et nunc

Des voix
J’en vois
Envois
Balance
Jette ta voix
Trace ta voix
Fais ta vie
Laisse là
Les m’as-tu vu
Donne ta voix
A qui tu suivras
A qui te changera
Ou restons-en là
Mais quoi qu’il en soit
Sois-toi
Ici et maintenant

Clin d’œil à Pierre Soletti 13/4/12

mercredi 4 avril 2012

Écrire une page blanche #1

D’abord les bords
De un à quatre
Une inspiration
Retiens ton souffle
Expire
Retiens ton souffle
Puis les lignes
De une à cinq
La portée à portée
Commence par une pause
Un soupir
Un silence
Et pose là ta première lettre toute ronde
Accorde la aux autres
Offre la à ta prose

Soudain enchaîne les croches
Décoche
Ricoche
Pioche dans ta caboche

Reprends ton souffle
Oublie ta colère
Laisse loin ceux qui vocifèrent

Reprends le thème
Écris pour ceux que tu aimes
Joue pour eux
Joue pour toi
S’il le faut ajoute une coda
Mais ne développe pas trop
Un modeste concerto vaut toujours mieux qu’une symphonie de trop





Le vide et le blanc sont-ils des couleurs complémentaires ?





Hurler, c’est fracasser des marteaux sur une enclume
Chuchoter, c’est adoucir la tension d’un marmot
Se taire, c’est encore parler le silence des mots

Atelier d’écriture animé par Pierre Soletti - Saute Frontière/Médiathèque de Saint Claude - 4/4/12